La France offre son soutien à l'initiative Yasuní ITT

La délégation équatorienne continue demain, par la Suède, sa tournée pour tenter de convaincre une trentaine des États les plus riches du monde pour qu'ils soutiennent le projet. -- EFE

París, France - 20/10/2009

La France a offert aujourd'hui "un soutien très favorable" à l'initiative équatorienne Yasuní TT pour renoncer à l'exploitation de gisements pétroliers dans la jungle en échange d'une contribution en projets énergétiques et de développement, a annoncé aujourd'hui son responsable, Roque Sevilla.
 
"Nous sommes très contents de notre visite en France. Elle a dépassé nos attentes", a déclaré Sevilla, au terme de deux jours de contacts avec des responsables gouvernementaux français des Ministères des Affaires étrangères et de l'Écologie.

Bien que la proposition ne se soit pas concrétisée sur le montant du financement que l'Equateur va demander à la France, Paris ne s'étant engagé sur aucun chiffre, le président de Yasuni ITT a insisté sur le fait que "la sensation que nous avons est que ce projet concorde tout à fait" avec les politiques françaises dans le domaine environnemental et contre le changement climatique.

Il est prévu que cette proposition se formalise l'année prochaine. L'Équateur sollicitera de la France un financement de 35 millions de dollars (23 millions d'euros) par an pendant treize ans, le délai équivalent à la période d'exploitation des puits pétroliers que l'Équateur pense éviter d'exploiter s'il reçoit la collaboration internationale attendue.

Sevilla, qui est accompagné par Carlos Larrea comme assesseur technique, a aussi été reçu au siège de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) par les experts de sa Commission sur l'Environnement, qui ont donné "un bon accueil" à leurs idées.

A cette occasion, l'ambassadrice espagnole à l'OCDE, l'ex-ministre de l'Environnement Cristina Narbona, les a encouragés à faire une présentation en mars prochain durant la réunion des responsables de ce que l'on connaît comme le "Club des pays développés".

La délégation équatorienne continue demain en Suède sa tournée pour tenter de convaincre une trentaine des
États les plus riches du monde pour qu'ils financent à hauteur de 7.2 milliards de dollars (4.8 milliards d'euros) au total, pour des projets d'énergies renouvelables en Equateur, qui en échange renoncerait à exploiter des gisements pétroliers qui auraient généré des revenus équivalents au cours des 13 ans de leur exploitation.

La semaine qui vient, ce sera le président équatorien, Rafael Correa, qui défendra Yasuni ITT à Londres, pendant sa visite au Royaume-Uni.

Sevilla a prévu d'autres déplacements avec ce même objectif, aux Etats-Unis en novembre et dans les jours suivants en Belgique et Pays-Bas, ainsi que des présentations à Barcelone et à Copenhague, au moment de la conférence ministérielle sur le changement climatique en décembre.

Pour l'instant, l'Allemagne s'est montrée disposée à payer 50 millions de dollars par an (33 millions d'euros), ce qui représente plus que ce qui lui était demandé : 46 millions de dollars (31 millions d'euros).

De la même façon, l'Espagne a aussi répondu positivement à la demande de 18.5 millions de dollars annuels (12.3 millions d'euros), ce qui pourrait se concrétiser en partie avec de l'argent effectif et en partie en remise de dette.

L'Équateur s'est fixé comme objectif, pour lancer le projet, d'avoir reçu des promesses d'au moins 350 millions de dollars (234 millions d'euros) à la fin de l'année 2010, c'est à dire un peu plus* des 553 millions annuels (369 millions d'euros) qui couvriraient l'objectif des 7,2 milliards de dollars (4.8 milliards d'euros).

Cet argent serait destiné à construire des infrastructures pour la production d'énergie, essentiellement avec des centrales hydroélectriques et de géothermie - des installations solaires et éoliennes sont aussi envisagées - à travers un fonds géré par l'ONU, qui devrait offrir une rentabilité de 7% annuels.

Ces intérêts (environ 500 millions de dollars ou 334 millions d'euros, si tout fonctionne comme le prévoit le dispositif) seraient destinés à des projets sociaux pour garantir la biodiversité, replanter un million d'hectares de forêt, adopter des mesures d'efficacité énergétique, changer le modèle énergétique et intégrer les goupes sociaux les plus pauvres des zones d'intervention.

* [NDT: erreur dans le document original]

Article source sur SOS Yasuni